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Partie 1
Les éleveurs d'oiseaux, partout dans le monde, croient depuis longtemps aux avantages de la lumière naturelle du soleil et à l'air frais pour les oiseaux, nos compagnons.
Dans des pays tels que l'Australie, les oiseaux en captivité sont presque toujours logés dehors. Ici, en France, bon nombre d'entre nous ne sont pas favorisés par un climat permettant aux oiseaux de vivre dehors.
Tout de même, avec un peu de connaissances et d'ingéniosité, nous pouvons obtenir non seulement l'attrait visuel mais encore de nombreux avantages pour la bonne condition des oiseaux grâce à un éclairage naturel ou spécial.
N'oubliez pas que nous, les humains, maugréons toujours au sujet de la lumière du bureau ou des longs hivers sombres; imaginez alors les plaintes justifiées des créatures dont l'habitat naturel n'est ni un vestibule, ni un centre commercial, ni un salon!
FAITES ENTRER LE SOLEIL
Jetons d'abord un coup d'œil à l'impact physiologique de la lumière naturelle chez votre oiseau.
En tant que vétérinaire, une de mes principales préoccupations concernant la qualité de la lumière se rapporte au métabolisme de la vitamine D, la seule qui nécessite normalement un type spécifique de lumière : les rayons ultraviolets en provenance du soleil pour les transformer dans leur forme active.
Lorsque les oiseaux sauvages ingèrent la vitamine D dans leur nourriture, la portion des rayons ultraviolets du soleil se transforme en composant fondamental pour une bonne condition : la forme chimiquement active de la vitamine D3.
Sans cette exposition au soleil, les oiseaux peuvent souffrir de carence en vitamine D et avoir des problèmes tels le rachitisme.
En théorie, grâce à la médecine moderne, nous pouvons compenser le manque de soleil direct en nourrissant les oiseaux à l'aide de produits chimiques actifs semblables à nos suppléments vitaminiques, mais cette approche comporte des problèmes.
La question principale touche la dose appropriée. Malheureusement, les éleveurs qui ne font pas attention aux doses prescrites peuvent mettre en danger le bien-être de leur animal étant donné que la vitamine D3 peut être toxique si elle est administrée avec excès. Il est contrariant de ne pas savoir quels sont les niveaux minimal et maximal qui sont sans danger pour la plupart des espèces d'oiseaux.
Nous savons que certains perroquets tels les aras semblent particulièrement sensibles à une surdose de vitamine D3.
En fait, lorsque les aras reproducteurs sont logés à l'extérieur, et qu'on leur administre un supplément élevé de vitamine D3 dans leur nourriture, c'est-à-dire un niveau sûr pour des aras logés à l'intérieur, il est possible qu'ils souffrent d'une surdose.
Les problèmes typiques comprennent l'insuffisance rénale, la calcification étendue des tissus et les difficultés reliées à la reproduction.
La question des suppléments de la vitamine D demande donc un peu de réflexion.
Cependant, dans la plupart des cas, vous ne pourrez omettre complètement les suppléments parce que sans accès à la vitamine D activée, l'oiseau logé à l'intérieur ne peut absorber normalement le calcium provenant de sa nourriture et les résultats sont catastrophiques. Les jeunes oiseaux en particulier peuvent développer un bec courbé et malformé, les os des pattes arqués et mous, en plus de malformations des côtes et de la colonne vertébrale.
La meilleure méthode consiste à utiliser un supplément adéquat de vitamine D3 et non une quantité excessive, et de fournir à l'oiseau un accès à la lumière naturelle et non filtrée du soleil ou à un spectre complet de lumière partout où c'est possible.
Nous savons que l'éclairage fluorescent à spectre complet produit une activation appropriée de la vitamine D chez les oiseaux .